Main Square, jour 2: place aux légendes

Wolf Alice, Main Square, Arras, Modern Coma
Le groupe rock anglais Wolf Alice a une fois de plus fait vibrer les cordes.
Le Main Square festival a changé de physionomie ce samedi 7 juillet. Après un vendredi relativement calme (mais réveillé par du gros son rock), samedi était joué à guichets fermés. Il faut dire que des légendes étaient au programme.

Et par légendes, on entend bien sûr Depeche Mode. On ne va pas vraiment s’attarder à leur sujet. Que dire de plus sinon que Dave Gahan illumine toujours la scène de sa présence explosive. Que Martin L. Gore, injustement éclipsé par le charisme brûlant de Dave Gahan, a pu montrer tout son savoir-faire vocal dans une somptueuse ballade. « Personal Jesus », « I can’t get enough » ou bien sûr « Enjoy the silence » ont achevé de mettre le feu au Main Stage, rempli de pas moins de 42 000 spectateurs.

Autre légende programmée samedi, Liam Gallagher, moitié de feu Oasis. On aurait pourtant juré assister à un concert du groupe phare des années 90 tant la set list faisait la part belle aux anciens titres du duo plutôt qu’aux propres créations de Liam Gallagher. Certes, pouvoir écouter en live « Supersonic », « Listen Up » ou bien sûr « Wonderwall » est plaisant. Seulement, il manquait clairement un petit quelque chose. Comme si votre confiserie favorite de votre enfance ressortait mais que l’on avait changé la recette. Cela a le goût d’Oasis, la scénographie ressemble à du Oasis, l’instrumentation aussi mais ça n’en est pas vraiment.

Il n’y avait cependant pas que des rock stars mondialement célèbres samedi au Main Square. On a ainsi pu retrouver nos chouchous Wolf Alice plus tôt dans la journée. Ellie Roswell nous a servi sa recette de titres délicieusement 90 en alternant avec des morceaux plus pop. Ajoutons à cela nombre de morceaux à la limite du shoegaze tant Joff Oddie (guitare), Theo Ellis (basse) se sont amusés avec leurs cordes sur scène. On aura retrouvé les titres rock « You’re a germ », « Yuk Foo » et les plus folk « Fluffy » ou « Visions of a life ». Bon point, le groupe, pas connu pour être le plus flamboyant sur scène, commence à interagir avec le public, surtout via l’intermédiaire du bassiste Theo Ellis. Ajoutons à cela le sale gosse Joff Oddie qui manque de détruire sa guitare et Wolf Alice commence à vraiment mériter le détour sur scène.

Autre ambiance, et alors que nous n’en attendions rien, le duo marseillais Kid Francescoli nous a surpris. Entre la voix susurrante de Julia Minkin et l’electro rêveuse, bulleuse a-t-on envie de dire, le groupe pop a su englober nos oreilles d’un joli son apaisant. On recommande.

Basement. Sous-sol si vous préférez. C’est exactement là où imagine qu’a commencé le groupe anglais du même nom. Plus précisément dans le sous-sol aménagé de la maison des parents de l’un d’eux. Car Basement est jeune. Très jeune. On s’amuse d’ailleurs de la dégaine du guitariste dont on n’aura pas vu les yeux de tout le concert, caché derrière une grande mèche de cheveux. On l’imagine parler avec une voix en train de muer. Par contre, une chose est sûre, celle d’Andrew Fisher a bien atteint l’âge adulte. Ce qui est parfait pour ce groupe de punk rock plein d’énergie. On reste dans du classique mais de l’efficace plein de fougue. Si vous aimez Nirvana ou Braid, Basement va vous parler.

On aura aussi jeté une oreille à Oscar & the Wolf. Déjà vu il y a deux ans sur la même scène du Main Square, il est revenu avec de nouveaux titres plein les poches. Et surtout une mise en scène bien plus pêchue qui lui a permis de résister au rouleau compresseur Depeche Mode. Plus electro que pop, bien plus dansant, avec des paroles plus inspirées, le groupe belge nous a paru bien plus abouti. Bonne surprise.

Enfin, en fin de soirée, le Main Square avait mis les bouchées doubles pour transformer la fosse en danceloor. Entre l’ambient plus que cool de The Blaze, les remix ultra-calibrés de Feder et (à nouveau) de la techno allemande via Boris Brejcha, on avait de quoi danser au Main Square.


Pourvu que les spectateurs ne soient pas trop fatigués après leur longue soirée. Il y a encore des tas de choses à écouter ce dimanche. Entre les vieux de la vieille IAM et Jamiroquai,  l’indie pop léchée de Girls in Hawaii, les DJ de Justice, le rock de Nothing but Thieves et l’inclassable Tom Walker, il y a de quoi faire. Petite surprise, cette année, c’est un rappeur qui clôturera le festival. Orelsan, fer de lance du rap français, a sans doute le potentiel de parler à tout le monde.